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Bruxelles – Paris : une histoire vieille de 175 ans

Le mois de juin 2021 marque d’une part les 175 ans de la liaison ferroviaire entre Bruxelles et Paris, lançant le continent européen dans l’épopée du rail, et d’autre part les 25 ans de la rame Thalys.

Un peu d’histoire

En 1839, à l‘époque de la signature du traité de paix avec les Pays-Bas, le réseau ferroviaire belge, long de 555 km, est déjà plus qu’à moitié construit. Les années qui vont suivre seront employées pour terminer ce réseau initial et connecter les lignes belges avec celles de la Prusse et de la France.

Premières esquisses

En 1842, une première jonction locale de 11 km est ouverte entre la Belgique et la France, entre Mouscron et Tourcoing (vers Lille). Elle sera bientôt suivie par la liaison Mons - Quiévrain (vers Valenciennes). Par contre, c’est dès l’année suivante que la Belgique et la Prusse inaugurent la ligne de chemin de fer Bruxelles – Malines – Louvain – Liège - Cologne.

Le représentant à Bruxelles du roi de France Louis-Philippe s’en inquiète et informe son gouvernement que le risque existe que la Belgique passe sous l'influence économique et politique de la Prusse, si rien n'est fait côté français.

Avec ces deux petites lignes locales transfrontalières par Lille et Valenciennes, la France est donc en retard. La décision d’y créer un réseau national de chemin de fer ne naitra qu’en 1842, soit 8 ans après la Belgique. Si le principe est acquis, l'argent manque pour ce projet car au même moment la France doit consacrer des sommes considérables pour la colonisation de l'Algérie.

Au Parlement français, il y a débat, notamment avec Lamartine, pour savoir si la ligne vers Lille sera construite avec des fonds publics ou privé. Pendant 3 ans la construction de la ligne commence avec de l'argent public. Mais celui-ci vient à manquer.

C’est finalement, le banquier James de  Rothschild, qui va financer la construction et exploitera la ligne du nord vers Lille et la Belgique. Il crée le 20 septembre 1845 la Compagnie du chemin de fer du Nord pour exploiter cette ligne. Les travaux démarrent enfin sérieusement et la ligne est complètement achevée entre Paris et Lille et prête à être inaugurée en juin 1846.

Trois jours de fête du 13 au 15 juin 1846

Ainsi, pour la première fois deux capitales sont reliées par une ligne de chemins de fer !
La France, souhaite organiser l’inauguration en grandes pompes, contrairement à la Belgique qui craint de se faire critiquer pour sa francophilie et ne désire pas dépenser trop d'argent pour cette inauguration.
Finalement la Belgique accepte.

Le voyage s'organisera en deux jours et avec 3 trains pavoisés aux couleurs de la France et de la Belgique, avec au total une soixantaine de voitures. D'abord un voyage entre Paris et Lille et ensuite, le lendemain un trajet entre Lille, Mouscron, Courtrai, Gand, Malines et Bruxelles-Nord. Des festivités seront organisées de part et d’autre de la frontière durant 3 jours.

Carte postale de la gare de Bruxelles-Nord, probablement 1908

"Inauguration du chemin de fer du nord", s.d., Collection Instituut voor Financiële Archeologie (Malines)

Médaille en l’honneur de l’inauguration de la ligne Bruxelles - Paris le 14 juin 1846

Illustration tirée de Rail (Le) - Revue mensuelle des oeuvres sociales de la SNCB (01 07 1963), p.23-25

Auto-collant publicitaire de l'Étoile du Nord, s.d.

"Bruxelles-Paris en 2 h.20 par TEE" (SNCB), André Pasture, années 1970

Trains TGV et Thalys à Forest, 1996

La liaison Bruxelles - Paris au XIXe siècle

Bruxelles et Paris sont reliés par le chemin de fer. Et, si le premier voyage a duré deux jours, très vite, le temps de parcours va diminuer.

Dès juillet 1846, la relation vers Paris se fait en une seule journée mais avec plus d'une quinzaine d’arrêts. La ligne serpente de ville en ville et avec un arrêt, des contrôles douaniers et changement de locomotive à la frontière. Au fil du temps, plusieurs trains par jour et par sens de circulation sont mis en service, ainsi que de nouveaux tronçons et du nouveau matériel qui permet d’augmenter la vitesse moyenne. Grâce à ces différents paramètres, à la fin du XIXe siècle, le trajet se fait en 4 h 46.

Et au XXe siècle ?

En 1923, pour les premiers trains sans arrêt intermédiaire, seules 3 h 45 sont nécessaires pour aller de Bruxelles à Paris. En 1927, la relation Bruxelles - Paris est parcourue par le train de luxe Pullman l'Etoile du Nord de la Compagnie Internationale des Wagons-Lits, qui fait le trajet en 3 h 30. En 1929, l'Oiseau Bleu met le même temps, qui sera ramené à 3 heures en 1936.

  • Des TEE…

Les TEE apparaissent en été 1957 avec la mise en service de trois liaisons rapides assurées par des rames automotrices diesel de 1ère classe dénommées Ile de France, Etoile du Nord ou Oiseau bleu.

Le 9 septembre 1963, la liaison entière est électrifiée. L’électrification de la ligne permet de remplacer les autorails diesels par des rames tractées par des locomotives polytensions. Eté 1964, un nouveau TEE sans arrêt entre Paris et Bruxelles est créé et dénommé Brabant.

L’ensemble des trains TEE vont disparaître définitivement dans les années 1990 suite à l’arrivée des trains à grande vitesse.

  • ...Aux TGV…

Dans les années 80, la SNCB, encouragée par le succès du TGV français Sud-Est, décide de participer au réseau à grande vitesse européen et se positionne au centre du projet de grande vitesse qui relie la France, l’Allemagne et les Pays-Bas.

En tout, ce projet représente 314 km de lignes à grande vitesse dont près de 200 km de lignes nouvelles à construire en site propre à 300 km/h. La construction de la LGV entre Bruxelles et la frontière française sera réalisée en seulement 4 années ! Un temps record.

  • …Aux Thalys

Le premier trajet par train Thalys est assuré le 2 juin 1996 entre Paris-Nord et Amsterdam via Bruxelles, en empruntant partiellement des lignes à grandes vitesses et des lignes classiques. Le temps de parcours est alors de 1 h 58 pour Bruxelles et 4 h 47 pour Amsterdam. Depuis décembre 1997, le parcours Bruxelles – Paris se fait uniquement via la LGV ce qui va permettre de réduire le temps de parcours à 1 h 25 !

Le nom et le logo Thalys ont été imaginés par la firme belgo-néerlandaise Total Design, en collaboration avec les compagnies ferroviaires participantes.

Le nom n'a aucune signification particulière et ses initiales ne représentent rien. Il a simplement été adopté parce qu'il sonne bien et qu'il est facile à mémoriser, tant en Français qu'en Néerlandais ou en Allemand.

Les couleurs rouge foncé et gris argenté rappellent la livrée des anciens trains CC40100 et TEE.

Les différents logos des compagnies ferroviaires ont disparu au profit d'un logo unique Thalys. Celui-ci représente le profil d'un visage féminin, mêlé à une flèche symbolisant la vitesse. Thalys est aujourd’hui une marque commerciale déposée franco-belge.

 

Affiche "Thalys Your preferred railpartner" (SNCB)

Aujourd'hui, Train World est ouvert de 10h à 17h (dernière entrée à 15h30).

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